LE CIEL
angle après angle
la lumière grimpe
les échelles du ciel
au-dessus
des nuages souillés
plombants
nos mines blêmes
et tourmentées
qui rêvent et espèrent
souhaitent ou prient
un printemps de paix
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LE VOEU
des chants d’oiseaux
encouragent
pousses et bourgeons
le vert du voeu vert
la ferveur et le nid
où les oeufs craquent
l’oisillon plaintif
attire l’étourneau
le faucon
fond sur
le festin chaud
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LA FAIM
sous une épinette vertigineuse
balancée de caprices éoliens
la gueule d’un petit félin a des ailes
une tâche rouge gît
sur un lit d’automne frippé
elle a le bec jaune et clos
pour de bon
la fourrure rayée
emporte son butin
queue d’oiseau devant
queue de chat derrière
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LE CRI
sortie au balcon
une voisine colorée
s’égosille ahurie du massacre
l’annonce à qui veut entendre
proteste et invective
les cruelles créatures
et leurs festins
… pendant ce temps
des hommes font des guerres
ravageant des enfances
et rien n’est dit ni fait…
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ET
il me vient à penser
que le festin des bêtes
auquel je souris
n’a rien de cruel
mais les êtres le sont tant
qu’ils y sont aveugles
et par les temps qui courent
de toutes les créatures terrestres
les humains sont pires
car ils tuent
leurs futurs
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